AZul a Taddert

Salah Yataghène (21 juin 2021) -Quelques jours avant, comme si le Temps était de la partie, j’ai eu l’insigne honneur de lui signer, au chevet de son lit, une dédicace de mon livre Fragments de mémoire. Un opuscule dans lequel, je l’ai mis en lumière. Qui aurait cru à ce terrible destin !

L’Homme est un grand ami de l’Algérie. Un passeur de messages fraternels entre les peuples. Il a beaucoup œuvré au rapprochement de son syndicat CFDT et l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens).

Enfant "adoptif" d’Ath Yani, terre de bijoux, de culture et de littérature, Yves -Marie Marionneau vient de nous quitter à l’âge de 76 ans, des suites d’une terrible maladie.

Il vient d'être enterré dans son village natal, Les Magnils-Reigniers, près de Luçon. Nombreux étaient ceux qui sont venus lui rendre un dernier hommage et témoigner de la grandeur de l'Homme.

Un retour au "bercail" après 40 ans...

L'Homme humanitaire, très apprécié pour son esprit d’ouverture sur le monde et inconditionnel militant des causes justes, a notamment marqué la communauté algérienne de La Roche-sur-Yon, par ses multiples soutiens et sa générosité.

Lui qui se définissait comme le « Kabyle d’At-Yani » en raison de son parcours dans cette région en tant qu’enseignant de Sciences Naturelles au collègue des Pères-Blancs d'Aït-Lahcène, durant quelques années de l’Algérie post indépendance.

Très attaché à cette terre et à ses habitants, il a laissé de bons souvenirs auprès de ses élèves. Yves-Marie y est retourné, pour la première fois, après 40 ans, en 2016, dans une vive émotion dont je me souviendrais pour longtemps, pour l’avoir accompagné dans ce bref séjour. Image : en arrivant à l’aéroport d’Alger, il s’agenouilla sur le sol et l’embrassa. Toute la nostalgie de l’homme est là !

Yves-Marie aura laissé aussi ses empreintes tant en adhérent qu’en Président de l’association Algérie France Amitié (Alfa), au sein de laquelle, il s’est investi de nombreuses années, corps et âme.  

La maison du monde...

Syndicaliste de conviction, il a élu domicile durant de longues années après sa retraite, dans sa maison familiale à la Chignardière, commune de Saint-Sornin, un petit havre de paix qui coulait paisiblement ses jours au bord d’une rivière, et où de nombreux amis algériens ont été accueillis chaleureusement, à différentes occasions.

Une manière pour Yves d’apporter sa petite pierre à cette amitié qui s’est construite depuis 40 ans entre la capitale de la Vendée et la capitale de la Kabylie via le jumelage: La Roche-sur-Yon et Tizi-Ouzou.

Yves-Marie fait partie aussi des personnes qui ont accompagné le jeune Farid Açid, blessé lors du «Printemps noir de kabylie» de 2001, accueilli à La Roche-sur-Yon pour des soins, avant de décéder quelques années plus tard, à Nantes.

La disparition de ce grand ami que j’ai rencontré tout au début de mon arrivée à La Roche en 1999, laisse en moi, un vide irremplaçable. Je l’ai soutenu tout du long de sa maladie:c’est plus qu’un ami, mais un membre de ma famille.Je m’incline devant ta mémoire cher Yves-Marie !

A Dieu nous appartenons, à lui nous retournerons.

Yves-Marie, dans son havre de paix à la Chignardière

Crédit: S.Y (juillet 2018)