AZul a Taddert

Lundi 29 novembre 2021 (S Yataghène)- Alors que le Festival Stras-Med battait son plein dans les quatre coins de la métropole strasbourgeoise, en conférences, théâtre, débats, spectacles … la journaliste et militante associative Samia Messaoudi, a co-animé avec brio, à la librairie Kleber, jeudi, avec Nasser Djemaï (metteur en scène de la pièce Invisibles "les Chibanis"-cf notre précédent article), une rencontre intitulée "Mémoires de l’immigration, des pages manquantes". Une causerie qui se veut être avant tout « un dialogue pour donner voix aux oubliés de l’Histoire ».

L’oratrice est connue pour être une fervente passionnée de la thématique de l’immigration, en se distinguant avec un brillant récent ouvrage réalisé sous sa direction sur le thème de la Mémoire, de la connaissance et de la reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 à Paris, qui ont coûté la vie à plusieurs centaines de travailleurs algériens. Une tragédie commise par la police parisienne de l’époque.

Samia Massaoudi a expliqué comment depuis des années son association "Au Nom de la Mémoire", mène des recherches soutenues au moyen d'archives, de témoignages, voire même émanant de descendants pour faire remonter la vérité sur ces évènements tragiques.

Bref aperçu de l'ouvrage

L’ouvrage préfacé par l’Historien Benjamin Stora a été publié par l’association Au Nom de la Mémoire, à l’occasion du 60ème anniversaire du 17 octobre 1961. Il regroupe plus d’une trentaine de textes inédits, des dessins de presse, des photos ainsi que des fac-similés de journaux.

« Il témoigne du combat d’Au Nom de la Mémoire ces trois dernières années » lit-on dans la présentation de l’ouvrage. Parmi ces textes, le témoignage poignant de Samia Messaoudi qui écrit en substance « il me reste en mémoire de la guerre de libération une période lourde de silence et de gravité, cette nuit tragique du 17 octobre 1961 ». (…). Mon père comme tous les hommes travailleurs, vit entre l’usine et les réunions (NDLR -en lien avec l’organisation du FLN) ; Nous vivons en ce temps-là dans « une cour de miracles » où cohabitaient des immigrés espagnols, portugais et les prolos français.

Bibliographie: Samia est auteure ou co-auteure de plusieurs livres :Cuisine kabyle; Couleurs d'Algérie; Antillais d'ici; Vivons-ensemble-pour répondre aux questions des enfants sur l'immigration; Paroles kabyles; Barbès Café.

Son dernier ouvrage : 17 octobre 1961: de la connaissance à la reconnaissance, sous la direction de Samia Messaoudi . 143 pages illustrées. Tarif: 18euros.

Pratique :

Cliquez ici pour écouter l'interview de Samia sur France Inter (vendredi 15 octobre 2021)

Légende: Nasser Djemaï, metteur en scène d'Invisibles, Salah Oudahar, directeur artistique de Stras-Med et Samia Messaoudi, journaliste et militante associative, à la librairie Kleber