AZul a Taddert

Dimanche 29 mai 2022 (Salah Yataghène) - “Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse” dit l'adage africain.  Aux fins fonds du Djurdjura, au pied de la merveilleuse chaine de montagnes, tapissée par pas moins de 1 500 villages tels ces célèbres « Colliers d’argent (Izurar afidhurar)"du poète Lounis Aït Menguellet, des âmes dévouées au bien public, s’activent dans plusieurs domaines qui relèvent de leur quotidienneté : entretien des trottoirs, ornement des cimetières, création de dépotoirs, embellissement des quartiers, réhabilitation des fontaines publiques…

Ils se sont donnés pour nom les Comités de villages, nés d'une démocratie participative vieille comme le temps. Ouvertes à tous, ces structures traditionnelles fonctionnent sous la devise du Vivre ensemble avec comme toile de fond : le bien-être et la solidarité.

 Ces jeunes font de leurs week-end, des journées entières dédiées au volontariat, plus spécifiquement orienté vers l’Environnement, en déclarant une lutte implacable contre ces "montagnes" de canettes de bière qui jonchent et enlaidissent les paysages, corroborant ainsi le triste "jugement" d’antan "infligé" à tort ou à raison à la rebelle-Kabylie : la "culture berbère noyée dans des tonneaux de bière" dans le sillage des années post-80.

Rien n'est encore perdu... 

Les villages s’organisent, comptant peu ou rien sur les initiatives des pouvoirs publics : avec peu de moyens mais beaucoup de volonté, ils font des merveilles, la jeunesse est au-devant des tâches et donne l’exemple de sa bravoure et de son dévouement.

Effet boule de neige : des associations investies dans la culture et la mémoire des villages commencent aussi à prendre forme. Des fêtes de villages, prouvent aux plus pessimistes que rien n’est encore perdu même si tout reste à faire.

Vue d'un village kabyle aux fins fonds du Djurdjura