AZul a Taddert

La Roche-sur-Yon 24 décembre 2018 (Syat)-Sur un semblant d’escabeau hérité de ses parents, elle grimpait les jarres «Ikufan» dans cette grande pièce, partagée par tous, chauffée par l’haleine des animaux et éclairée le soir par un ardent feu de cheminée où se mijotait le repas du soir.

Objectif: vérifier l’état de consommation des denrées alimentaires (pois chiches, fèves, semoule, orge, figues sèches….) stockées toute l’année et devant couvrir les besoins des quatre saisons. Les regards sont braqués sur elle et on lisait sur son visage ce que sera demain tant disait le proverbe chinois La plus langue journée est la journée sans pain. 

Nous étions à quelques jours de Yennayer qui autrefois, a enseveli la "méchante Vieille" et sa chèvre dans le majestueux Djurdjura pour avoir proféré, dans la légende locale, des injures contre le mois de janvier pour s’être achevé sans la neige et la tempête qui lui sont connues.

Deux jours après l’état des lieux, le village sombrait dans la poudreuse, dans la basse-cour, des coqs élevés aux grains attendaient la fatidique date du diner "immensi"de Yennayer pour accompagner le rituel couscous aux légumes qui parfuma tous les quartiers du village.

Les burnous, habit emblématique des Montagnards, refirent surface pendant que la kabyle arbore ses bijoux venus de si près, d’At-Yani dont chacun connait la valeur et l’ingéniosité des artisans qui les façonnent depuis des siècles.  

Les portes de la nouvelle année s’ouvrent à tous, des esprits s’installent dans tous les foyers avec leurs lots de joie, de fraternité et d’attachement à cette tradition qu’est le Nouvel an berbère. Assegas Amegaz alors! 

La porte de l'année: sérénité berbère