Mouloud Mammeri: le centenaire du Juste
La Roche-sur-Yon 28 février 2017 (Syat)-L’année 2017 démarre et remet les pendules à l’heure berbère pour nous rappeler les 100 ans du géant promoteur de l’univers amazigh:langue et culture.Vous l’auriez deviné car de lui s’est abreuvée notre âme collective et à lui s’est accrochée notre survie.
Depuis sa Colline oubliée, joyau de la couronne d’Ath-Yani, l'Homme aurait passé les plus précieuses années de sa vie à faire rayonner et à tirer de l’oubli tout un monde, en mettant sa plume et son savoir au service de l’histoire, de la mémoire et des valeurs dont il fut un exemple à méditer pour les jeunes générations.«En montrant le chemin à quelqu’un d’où il vient, tu l’aiderais forcément dans sa marche où il voudrait aller».
Nous l’avions rencontré pour la première fois à la 1re conférence nationale de l’Enseignement supérieur à Ben-Aknoun (Alger) alors que la foudre du printemps berbère d’avril 1980 était encore dans l’air.
Les représentants de l’université de Tizi-Ouzou y participaient mais avec un rapport accablant sur ces événements douloureux, qualificatif juste et préféré au mot «regrettables», tendancieux,brandi par un proche de la « mangeoire » du parti unique, chargé de traduire le document de la délégation universitaire de Tizi-Ouzou, de l’arabe vers le français. Nous rapportions les faits 30 ans après. La rencontre de deux jours devait dresser les états généraux de l’université algérienne, 25 ans après sa création.
L’homme c’est l'Amusnaw Dda El Mulud Ath Mammar (1917-1989) dont une statue en bronze à son effigie fait face, depuis l’été dernier au majestueux Djurdjura, érigée en signe de reconnaissance à sa grandeur d’homme d’exception.Elle était signée d’Abdeslam Olivier Graine.
Et le Djurdjura veillera éternellement sur lui!
Mais qui de mieux placé que Tahar Djaout, le Chercheur d’os pour parler de cet illustre écrivain, linguiste et anthropologue, juste après sa mort. Il fut emporté « mystérieusement » par la chute d’un arbre dans la nuit du 25 au 26 février 1989, dans sa voiture sur la route de Ain Defla.
«Comme il va être dur de devoir, désormais, de parler de toi au passé. En dépit de ce que tu a donné à la culture maghrébine, tu demeurais un citoyen comme les autres, un homme qui n’a jamais demandé des privilèges, qui a, au contraire, refusé tous ceux qui lui ont été proposés (… )», écrivait-il.
Mammeri, natif du village Taourirt Mimoun a voué toutes à vie à l’écriture et à la transmission du savoir. Professeur d’ethnographie à l’université d’Alger ; il prend la tête de l’Union des écrivains algériens jusqu’en 1967. En 1980 il fonde à Paris le Centre d’études et de recherche amazigh (Ceram) et la revue Awal (la parole) et enseigne en France à l’EHESS.
Prochaine chronique :
L'œuvre de Mammeri
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