Rétroviseur: Ferhat Rabah arrive! un tonnerre de youyous...
La Roche-sur-Yon 16 février 2016 (Syat)- Rabah Oufarhat arrive!, un tonnerre de youyous déchire le village.Le village était convié hommes et femmes à une soirée couscous, suivie d’une scène dansante à l’occasion d’un mariage.
Une ambiance des grands jours, régnait dans toutes les rues de Taddert.Honneur était fait à l’heureuse mariée qui ralliera le lendemain son village d’adoption. Ce soir-là, le diner et la fête étaient assurés pour tous, et relaxe pour les maitresses de maisons.
Faire manger quatre cents personnes, en plusieurs services, ce n’était pas rien, mais quand les ressorts de l’entraide et de la cohésion sociale sont monnaie courante, les montagnards ont pour habitude de se donner le courage d’affronter n’importe quelle épreuve, voir même de «descendre» les Chemins qui montent.
Et là, c’est plus du plaisir et de la détente. Le repas savouré et terminé, tout le monde attendait la suite en cette belle soirée rafraichissante d’un été bien étoilé le soir. Quelques instants plus tard, alors que la nouvelle était dans les têtes depuis une semaine, «l’arpenteur» des villages, l’homme semeur de joie qui a fait parler «La trouble fontaine» en lui «volant» dans une subtilité musicale et verbale pertinente, ses secrets, arriva en duo avec son inconditionnel percussionniste, le banjo en bandoulière.
Il était pétillant de jeunesse et précédé de son regard tendre et familier.Il clamait des mots en hymne à la jeunesse avec son corolaire d’amour, d’espoir, de liberté et de rage de vivre. Il s’agit bel et bien du célèbre chanteur Rabah Oufarhat que nous appelions aussi intimement Ferhat Rabah, l’enfant d’Azouza. Lui-même incarnait la beauté de son village, encore très présent aujourd’hui et honorablement sur la scène musicale locale tant sa voix captivante fait vibrer les cœurs.
"Markith al khodja yechdhah"
Il ouvre sous un tonnerre de youyous de femmes sur le célèbre tube «Adh zewdjen warach vghan et waldine » (Les enfants vont se marier ainsi décidaient les parents) en hommage aux mariés, grâce à qui le village s’est retrouvé ce soir-là.
En peu de temps, l’ambiance était à son apogée, puisant dans un répertoire où la plus part des chansons de Da Rabah étaient reprises en chœur par les convives notamment les jeunes. S’enchaina une valse de danse inaugurée comme de coutume par la famille et les proches du marié, les premiers porteurs de la joie.
Chacun l’exprimait à sa manière, selon ses envies et son âge. Nous avions vu sur la piste de danse, toujours embouteillée et extasiée, d’heureux séniors des deux sexes, se donner une partie de plaisir de se déhancher. La fête était partagée par tous. Mais comme disait Pierre Bourdieu,fin connaisseur de la pensée et la mécanique kabyles, dans pareils circonstance, la règle de «surveillance mutuelle» est de mise.
Ce furent des moments de jauge, la famille du marié, ayant l’œil rivé sur la piste de danse, passa au crible tous ceux qui s’associent à ce moment de leur bonheur, dans une société où on a tendance à dire « La joie c’est une fois ». Et c’est en ce moment précis que le poète Lounis Aït-Menguellet ressort son stylo et pointe les danseurs dans "Markith al khodja yechdhah...".Même si c’est dit dans un autre contexte.
Vive la mariée!
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