Idir et Lounis: des icones à perserver...
La Roche-sur-Yon 5 décembre 17 (Syat)-Nous avions trouvé des ruines, certaines physiques et morales, conséquentes de la guerre, et d’autres de l’usure du temps, en face:un brouillard épais drainé par le vent (Aggu id yeppi wadhu). La tempête ne fait que durer.Mais l’espoir demeurait toujours. Il est encore permis tant la résistance du verbe et de la poésie aux balles venant de tous les canons, reste vive.
S’il nous reste deux, ce sont vraiment ceux-là:Lounis et Idir.Deux personnages d’une même génération, hors du commun.La richesse de la culture de la Kahina a fait de leur aura, deux véritables pionniers de notre patrimoine, traduisant chacun avec son style, son charme et sa sensibilité, les valeurs du terroir et la sagesse locale ancienne.
Quand l’un clamait, sous le poids de l’exil, l’attachement viscéral à sa terre «Aklagh garawen arwah ulan dda (nous sommes parmi vous…), l’autre persistait et revendiquait sa constance «C’est tout ce qu’on a dans le patrimoine, où voulez-vous qu’on aille?».
Soulever le ciel à un moment où il était de plomb, ce n’était certainement pas donner à tout le monde. Tous deux totalisent un siècle de carrière artistique et poétique si on s’amusait à additionner les parcours.
Natifs presque du même versant, pour ne pas dire de la «même mère»:Ath-Yani des orfèvres et Ighil Bouammas des entrailles du Djurdjura, Lounis et Idir sont accrochés à la Montagne comme le lierre l’est à la roche. Ils constituent deux vaisseaux qui irriguent l’âme kabyle.
Leur ossature est de chêne et non de roseau. Ce pourquoi ils font face à toutes les avalanches, même, hélas, à celles venant de leurs frères (Le Kabyles oublient...). Et en cela, ces derniers oublient qu'ils ne font que scier la dernière branche sur laquelle ils sont assis. Qu’à cela ne tienne!
Ces deux icônes indissociables, au regard vigilant et à l’âme paisible, d’où partent de réels segments de la vraie fraternité de cœur et non de discours, se doivent de demeurer aux yeux de toutes et de tous, des symboles et de vrais continuateurs de la maison berbère. Les préserver c'est leur témoigner de notre gratitude. Moralité: reconnais ce qui est tien ou "aylam 3ak lith...".
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