AZul a Taddert

Samedi 6 février 2012 (Sala Yataghène) -A l’âne auquel le naïf paysan demanda, un jour sur les hauteurs de la haute Kabylie, face au Djurdjura « qu’est ce qui peut te faire plaisir ?».

L’animal tordu de fatigue et de soif toute la journée, répondit, en ouvrant bien ses oreilles et exhibant ses dents: laissez-moi juste mettre mes lèvres sur l’eau de la rivière, d’où malheureusement s’alimente tout le village.

Et sans vergogne, il but tout, nous rappelle une légende sur les "détourneurs de fleuves " mise en roman, par ailleurs, par le brillant écrivain algérien Rachid Mimouni, quelques années après que la barque Algérie ait pris le large, il y a presque aujourd’hui presque 60 ans.

La légende est d’actualité, de nos jours, il y a comme ça des gens qui passent leur temps à récupérer le travail des autres voir même à rentrer sans gêne dans des mechtas après avoir squatté les clés des portes, frappées du message d’accueil coutumier des habitants « Vous êtes les bienvenus ! ».

Ainsi va le spectacle... 

Face à la société de spectacle : après avoir connu une ruelle, on fait croire aux naïfs (el ghafline en arabe) qu'on connait tout le village, voire même sa culture en passant, le plus souvent, à côté du réel par la force de l’opportunisme et de la prétention.

Au final : l’âne a fini par se nourrir de l’orge tiré des sillons que le pauvre bœuf a labourés et que le subtil poète Slimane Azem, achevé par l'exil, a mis en chanson dans "Ithimzine yekrez wezgar amek almi it ya3lef waghyul", "avant que le célèbre chanteur Idir ne lui emboite le pas sur le même sujet, en parlant cette fois-ci de « l’ingratitude des hommes et de l'injure du temps ». Aussi, un adage populaire réputé chez les Montagnards disait "c'est l'âne qui a créé le rire" comme quoi!

Légende: il a bu tout!!