AZul a Taddert

La Roche-sur-Yon le 20 mars 2018 (Syat)-Nous sommes en Kabylie, sous un ciel de "plomb des années 1980", les montagnes, le relief, le type d’habitat, la végétation….nous le rappellent dès que nous franchissons le cap d’Irdjen, sur la côte fatidique d'Adeni, 15 km à l’est de Tizi-Ouzou,sur l’axe Oued-Aïssi-Fort-National. La vue, malmenée par des virages infinis, passe au travers de milliers d’oliviers venant, juste, de rendre leurs fruits, de figuiers et de chênes.

Des moutons et quelques rares chèvres en pâture, révèlent au loin, des maisons éparses inachevées en plein dans la beauté d’un paysage reposant. Des fourgons aménagés de transport de voyageurs, descendent à vive allure, tous pressés de "bien" remplir la journée et d’assouvir leur clientèle. Nous étions loin de l’ère des portables, les regards sont plus portés sur la vallée du Sébaou que traversait un filet d’eau et épuisée par le pillage du sable, loin de toute impunité.

A l’arrêt:nous sommes à Tamazirt! Le village se signalait par une unité renommée de sérigraphie gérée par un collectif de femmes et cofinancée par un organisme belge Oxfam.Les brodeuses et couturières produisait des broderies berbères d’une inégale valeur.

Elles avaient conquis même des foires internationales.Un monument aux morts, à proximité, récapitule pour la mémoire,l’histoire de ce minuscule village mais commercialement actif grâce au commerce ambulant.

Le grenier des vocations

On continue:Azouza, «Le petit Paris» berceau de l’Historique Abane Ramdane qui a laissé ses empruntes dans la célébre plate-forme de la Sooummam (côté de Bougie), "trahi par ses frères de combat", un musée glorifie sa mémoire, des maisons suivent le relief de ce beau village qui s’ouvre sur le Djurdjura et "baisse" (expression kabyle) ses yeux sur la rivière de Varekmouch."Plage" à ciel ouvert qui a servi d'apprentissage de la natation aux enfants des patelins voisins.

Un chant, une voix sort d’une demeure, c’est celle de Rabah Ouferhat, se prélassant aux abords de la célèbre fontaine troublée (Thala Ilughen), l’Homme de ses 66 ans, continue encore d’apporter un intérêt grandissant à la promotion de la chanson kabyle, décrivant de sa voix chaude l’âme locale, et est depuis quelques années le Président du syndicat des artistes de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Il s'était battu bec et ongles pour arracher le statut de l'artiste,au bonheur de la corporation. Á quelques kilomètres de là, l’inoubliable star, feu Zohra Uguemun des "Roses fleuries", village de l'artiste-comédien Chikh Norredine, lui donne la réplique en alignant un répertoire riche, dédié à la condition féminine.

Nous sommes à l’entrée de Larbaa-Nath-Irathen (ex-Fort-Napoléon). La vieille porte (d'Alger) nous accueille, au fronton duquel fut gravé "1857", date de la chute de cette bourgade entre les mains de Napoléon, après une rude résistance de 27ans. Fief de l'incontournable poète si Muhend-U-Mhend (1840 et 1845/1905).Terminus: tout le monde descend!  

Prochaine étape: Michelet ou Ain-el-Hemmam

Des savoirs locaux et des vocations: on tisse...