Amitié sans frontières, Louis Niguès, un autre grand ami nous quitte…
Mercredi 12 juillet 2023 (Salah Yataghène)-Nouvelle bouleversante, Louis Niguès, nous a quittés il y a déjà près d’un mois des suites d’une terrible maladie à l’âge de 84 ans. Une grosse perte non seulement pour sa famille et ses proches mais également pour tous ceux qui l'ont connu. Je m’incline avec grand respect devant sa mémoire et assure son épouse et ses filles de ma profonde sympathie.
Ils étaient, lui et son épouse, Marie-Claude, de ceux qui se sont beaucoup investis dans des œuvres à caractère humanitaire, toujours à l’écoute de ceux qui sont dans la détresse et le dénuement, à travers le plus souvent de circuits associatifs.
Humilité, conviction et discrétion, tels sont leurs maitres-mots. Leur métier d’enseignants est suffisamment parlant pour rendre compte de l’importance des valeurs qui les animent et de l’attention qu’ils portent à l’humain, à la culture et au savoir en général. Grands passionnés de la lecture, ils étaient pendant de longues années adhérents des Amis du Monde diplomatique dont les réunions périodiques se tenaient à La Roche-sur-Yon.
Bref aperçu du parcours du couple en Algérie (1939 à 1972)
Nés tous les deux à Oran. Ils se sont retrouvés en 1957, après l’obtention du baccalauréat, à la cité universitaire de Ben-Aknoun (Alger) comme étudiants en Espagnol, Anglais et Portugais. Ils ont obtenu leur diplôme en 1962 et commencé à exercer juste après. Louis y a brigué un poste d’enseignant à l’école primaire puis au lycée.
Début janvier 1962, les attentats de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) semèrent la mort et la panique au sein des populations. Il a fallu quitter Alger pour Sétif. «À bord de notre vieille Dauphine, nous avions effectué la route, la peur au ventre, à la croisée des convois militaires », se souvient émue Marie-Claude. Une fois à Sétif, ils ont été recrutés, l’un au lycée des garçons pour enseigner le français et l’autre au lycée des filles comme professeure d’Anglais, Français et Latin.
Le couple a ensuite quitté Sétif pour Mostaganem où ils furent nommés tous les deux au lycée des garçons, ce jusqu’à 1972, date de l’année du lancement de l’arabisation de l’enseignement, ce qui les a contraints de prendre le chemin de rapatriement vers la France.
Ils ont alors été nommés à l’Ecole Normale de La Roche-sur-Yon puis par la suite au lycée polyvalent Mendès France où Jacques Auxiette fut censeur et Fernand Montlahuc proviseur. Louis continuait à enseigner le Français en parallèle à la préparation d’une licence de Lettres modernes avant de finir sa carrière comme inspecteur de l’Education Nationale dans les écoles primaires et C.E.S. (Collège d'enseignement secondaire).
« Un jour, Louis rentre à la maison avec les joues toutes rouges. Pour cause, en tournée d’inspection dans une classe de Maternelle, il a reçu les bises de tous les élèves » se souvient son épouse.
Le trait d’union Adapei-Aria et l’école pour enfants handicapés d’Abouda
Plus tard, cette attache avec l’Algérie allait se retrouver dans les années 2010 avec leur investissement inlassable au sein de l’association Algérie France Amitié (ALFA), qui se voulait une véritable passerelle culturelle entre nos deux pays, et particulièrement avec la Kabylie dont la capitale Tizi-Ouzou, était jumelée avec La Roche-sur-Yon depuis 1988.
S'agissant de leur investissement, je retiendrai entre autres, le précieux travail de rapprochement qu’ils ont établi avec l’association pour Enfants handicapés d’Abouda à Aït-Oumalou (Kabylie) en y mettant à profit leur belle expérience acquise au sein d’une autre association d’envergure nationale en France, portée également sur le handicap, en l'occurrence Adapei-ARIA.
Grâce à eux, une convention avait d’ailleurs été signée par les deux associations en 2016.
Enfin, la présence active du couple qui totalise aujourd’hui 60 ans de vie commune, à la traditionnelle fête du Nouvel an berbère (Yennayer) durant de longues années, ne saurait passer inaperçue. Ce pour l’histoire...Paix à ton âme regretté Louis!
Photo-Légende :Marie-Claude et Louis lors de la fête du quartier de la Liberté à LRSY (2018).
crédit SY
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