Triste-novembre, il y a juste trente ans !
Vendredi 3 novembre 2023 (Salah Yataghène)- Jeunes veuves, elles livrèrent un rude combat pour la vie. En ayant assuré dignement et doublement la mission de père et de mère face à leurs enfants, auxquels elles s’accrochèrent comme ce lierre à la pierre, soucieuses de leur avenir, elles ont réussi là où sous d’autres cieux, d’autres ont échoué. Elles avaient pour philosophie de vie la franchise, l’honnêteté et la dignité à tout instant .Elles ne se plaignaient jamais, elles pleuraient et riaient en silence.
Aujourd’hui, la quasi-totalité de ces veuves de Chahid ne sont plus de ce monde, par la force de l’âge, pendant que certaines sont parties à l’orée de la récolte des fruits de leur labeur. Tout en laissant derrière elles, des "maisons animées» comme disait le proverbe kabyle, d’autres emportées par la maladie ou n’ont pu résister à la détresse laissée par l’être cher disparu dans cette tragédie humaine nommée la guerre d’Algérie.
Taddert, faut-il le rappeler en a payé un lourd tribut. La stèle érigée en leur nom a l’entrée du village en dit long et renseigne sur la douleur des familles et la fleur de leur âge. Le village comme il sait le faire, gardera de ces veuves le souvenir des éternelles vaillantes en les pleurant à chaque occasion dans le recueillement et la compassion.
Les morts sont des invisibles mais jamais des absents
Il y a 33 ans, le 3 novembre 1990, jour pour jour, nous quittait notre chère et regrettée mère justement au moment où le poids de la vie commençait à s’alléger sur elle, et avec ce sentiment d’avoir fait grandir ses enfants, comme tant d’autres de ses semblables, scellées par le même sort, dans le bonheur et la dignité qui font la fierté des Montagnards (es) que nous sommes.
Elle était rappelée à Dieu à la suite d’une longue maladie. Pour celles et ceux qui sont confrontés (es) à cette épreuve douloureuse, les mots seront toujours faibles pour décrire ce vide à tout instant, ce pourquoi il nous arrive souvent de continuer à « Vivre dans les morts ». Les morts dit-on sont des invisibles mais jamais des absents. Pensée pieuse pensée de tes enfants et petits-enfants!
Légende:
Mon père :Yataghène Mokrane dcd en 1961 et ma Haddouche Chabha mère, deux combats et une même destinée
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