AZul a Taddert

Sidi-Baloua 3 décembre 17 (Yats)-Win yec dhen Ghor nagh tuk then ghors ijen wiyen. 

Celui qui a le malheur de fauter parmi nous, se dressent contre lui, d’innombrables couteaux.

(traduction approximative du kabyle), dixit Lounis.

Je descendais la rivière, sur son passage, elle charrie tout ce qui ne possédait pas de racines

Le berger la remontait en sens inverse, alignant son troupeau de chèvres

Il les appelait une à une, par leur nom, le soleil était derrière mais la nuit devant.  

Beaucoup de monde se demandait ce qui se passait dans le village

La nouvelle, partie de rien, fit effet boule de neige, il alla de chaque version

Le téléphone kabyle est à 6 chiffres aussi. 

De foyer en foyer, les premières porteuses d’eau de la fontaine étaient revenues bredouilles

Elles avaient remonté le chemin ardu, toutes émues et pressées de porter la nouvelle aux permeir rencontré.

Dans le ciel, une nuée d’hirondelles les accompagnaient.

Elles venaient d’enterrer une des leurs.   

«Vous  savez ce qui s’est passé à la fontaine, ce matin ???? »

«Non j’arrive juste du marché, dites-le moi si vous le savez!"

«C’est du jamais vu", répondit l’une d’elle

«C’est même grave!», rétorqua l’autre

L’homme, las d’attendre et de voir perdurer le suspens, ordonna à son âne d’avancer

Une autre halte le pris en sandwich, plus loin

«Il faut s’indigner, la fontaine a été blasphémée aujourd’hui!» 

"Laissez-moi passer svp, je n'ai plus de temps à perdre!"

De plus en plus la nouvelle s’amplifia et on chercha le pauvre incriminé

Des bâtons, des pioches, des faucilles, des cordes….

L’alerte a été donnée d’aller à la recherche de celui qui a fait ses besoins dans la fontaine.

Pris dans les griffes des villageois, le pauvre marginal paya fort de son forfait.

La moralité est dans la célèbre chanson de Lounis «Achimy?»

"Une société de surveillance mutuelle!".... P. Bourdieu