AZul a Taddert

La Roche-sur-Yon 19 novembre 2019 (Syat)-Les arbres ployèrent sous le poids du fruit, grandis depuis des siècles dans la résistance sur des sols au relief tourmenté; un faux pas vous envoie dans le ravin au péril de votre vie. Des femmes, encore elles dans l’affront de la difficulté, chaussées aux sandales de caoutchouc (Dixit Kateb Yacine), les gaules à la main, les escaladèrent un à un pour envoyer ces précieuses olives sur le sol puis les ramasser dans des paniers en attendant les éternelles chaines devant les huileries traditionnelles des villages qui usèrent des milliers de bras dans cette Kabylie montagneuse.

Les oléiculteurs y prenaient, en contrepartie du produit trituré, un dixième de la récolte. Il fallait faire vite car les étourneaux ne sont pas loin, leurs ravages étant connus et ne cessèrent de revenir au bon moment, des milliers dans le ciel, avant de s’abattre comme ces migrants chassés par la guerre et la misère sur les malheureux oliviers.

On les chasse à coups de fusil mais sous d’autres cieux on les effarouche au nom de la propriété urbaine et suite aux plaintes des riverains des boulevards. Ils viennent pour y passer une nuit ou deux sur les arbres. Mais là, à chacun ses préoccupations…Au final: alors que les étourneaux de Vendée cherchaient la chaleur urbaine, ceux de Kabylie prenaient soin de leur santé, en picorant dans ces olivettes réputées pour leurs vertus thérapeutiques. 

L'étourneau au beau plumage!