AZul a Taddert

Ighil-Ouvarwak 24 décembre 2016 (Syat)-Le vieux Fidèle, tout ému, le prit avec mille précautions pour l’emporter dans sa maison et tenter de le réchauffer afin de le maintenir en vie. Il s’empara d’une boîte à épices vide, depuis longtemps oubliée sur une étagère, la tapissa de coton hydrophile et y déposa délicatement sa trouvaille.

Durant deux jours et deux nuits, à son grand désespoir, l’oiselet refusa toute nourriture, ne pensant qu’à blottir aux creux douillet de son nouveau refuge. Enfin un matin du troisième jour, Fifi, c’est ainsi que le vieux avait baptisé son nouveau ami, poussa un premier petit cri bientôt suivi de beaucoup d’autres.

Il ouvrait tout grand son bec jeune et large pour crier sa faim.Voici notre vieux partant à la chasse aux mouches et aux moucherons, cherchant de quoi calmer l’appétit de son petit pensionnaire. Fifi était vorace.Il engloutissait gloutonnement tout ce que Fidèle lui enfournait dans la gorge à l’aide d’une pince à épiler tout comme l’aurait fait maman hirondelle avec son bec. Car Fifi était bien un petit hirondeau comme l’attestait la forme de sa queue déjà bien dessinée.

Les jours passèrent.Fifi prit des forces en même temps que des formes. C’était à présent une jolie petite hirondelle. Déjà les premières petites plumes apparaissaient sous les yeux émerveillés et attendris du vieux. Elle étirait ses ailes longues et effilées en regardant le ciel qui semblait l’appeler par-delà la fenêtre grand ouverte.

Par un beau matin de juillet, Fifi prit son envol pour aller rejoindre les autres hirondelles qui tournaient là-haut  près des nuages qu’un vent léger promenait au-dessus de la campagne.Le vieux Castro la regarda monter droit vers le ciel, tandis que deux grosses larmes coulaient sur ses joues burinées pour aller se perdre dans sa barbe blanche. (Suivra).