AZul a Taddert

Jeudi 16 juillet 2020 (Salah Yataghène)- La culture, la nôtre, était maintenue en vie dans le presque bouche à oreille, retranchée pour ne pas dire « confinée » des siècles, dans ses montagnes comme pour implorer son sort et surtout faire face à l'adversité.

Elle était nourrie à l'huile d'olives et aux glands de chêne, qui lui tranche avec le roseau qui plie. Un beau proverbe traduisant toute une philosophie de vie des montagnards est né de là. Elle devait bien sure sa survie à nos mères et grand mères-ce n'est jamais assez de le dire- qui l'avait portée à bras le corps et de tout son poids au travers d'une oralité extraordinaire balisée de valeurs humaines qui fondent sa force. «Aylam 3aklith hadhar astvrudh yippas, à thakvaylit yechrak yitij yuliwas » dixit le Poète Lounis.

Elles étaient des berceuses et de brillantes linguistes sans l'école. Leur travail , avec le temps et malgré la dureté des instants, a donné des fruits et mis en lumière des étendards qui avaient pour seul souci de porter cette culture tant dans la poésie que dans la chanson en général et de l'humour, au delà de son biotope pour la confronter aux autres.Il s'agit de lui conférer une dimension universelle.

La génération Chikh Mohand Oulhocine, Si Muhend U Mhend, puis Slimane Azem, Taleb Rabah, Chérif Kheddam, Nouara, Chikh Arav Vuyezgaren, Ben Mohamed, Lounis Aït-Menguellet, Matoub Lounas, Ferhat Imoula, Ali Amrane, Abranis, Bélaid Tagrawla, Zdak Mouloud, Massa Bouchafa, Fellag et bien d'autres se sont relayés sur le podium, chacun avec sa petite touche, pour la promouvoir avant de la mettre entre les mains des générations montantes en toute beauté.

Mais dans ce ciel envoûtant, des étoiles filantes « partent » une à une laissant derrière elles, une œuvre gigantesque inachevée pour paraphraser Idir, le récemment parti... Dans Mazal anagh-z anmukel anelhu wa nestakssi... Nous allons encore fouiner

, nous marcherons et poursuivrons notre quête... Quelle belle ambition !