AZul a Taddert

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Chronique: Li fat mat...

La Roche-sur-Yon 23 novembre 2015 (Syat)- Dicton de l’arabe populaire: Li fat mat « Tout ce qui est passé est mort », auquel la logique veut ajouter Li mat fat (Tout c qui est mort est du passé). Parti de très bonne heure pour glaner les dernières patates enfouies dans le jardin, alors que l’hiver commençait déjà à installer sa rosée nocturne, le paysan montagnard d'Ighil Uvarwak n’avait pas donné signe de vie depuis quelques temps.

 

A croire qu’il avait mal assimilé le message de son épouse qui l’attendait désespérément au seuil de la porte. Aux premiers revenants du marché, elle demandait timidement si «personne n’aurait pas vu son vieillard sur le chemin (Amghariw est une expression tirée du terroir).

 

Pas un lui aurait apporté la réponse recherchée, mais tous se contentaient de la consoler avec des mots apaisants. «  Ce n’est pas un enfant, il va finir par revenir, peut-être, il a enchainé sur une partie de dominos avec ses amis… ».

 

L’alerte fut donnée au village, «On a perdu un homme avec une bêche et un panier à la main". Il est allé récolter des pommes de terre, mais aucun signe de vie. Que faire? Certains considèrent cette info comme un fait banal et d’autres comme un fait divers d’importance.

 

Pendant que s’échangèrent des avis sur comment faire pour retrouver le vieillard, l’homme surgit et refit surface, à l'entrée du village, la mine défaite, le dos courbé par un sac de pommes de terre, ne pouvant à peine exprimer en des mots clairs ce qui venait de lui arriver.

 

A son épouse, peinée, il répondit «Lifat mat» voyons maintenant l’avenir…Et l’avenir c’est déjà le présent: ils jetèrent dans la marmite, encore en ébullition, quelques pommes de terre retardataires, cueillies au rythme de son absence.

 

Légende: Le coup est parti de là...

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23/11/2015
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