AZul a Taddert

La Roche-sur-Yon 16 avril 2019 (Yats)- A l’âne auquel le naïf paysan demanda, un jour sur les hauteurs de la basse-Kabylie, «qu’est ce qui peut te faire plaisir?». L’animal tordu de soif toute la journée, répondit, en ouvrant bien ses oreilles et exhibant ses dents (photo): laissez-moi juste mettre mes lèvres sur l’eau de la rivière, d’où s’alimente tout le village.

Et il bue tout, nous rappelle une légende sur les "détourneurs de fleuves " mise en roman, par ailleurs, par le brillant écrivain  Rachid Mimouni, quelques années après que la barque Algérie ait pris le large, il y a presque 60 ans.

La légende est d’actualité, de nos jours, il y a comme ça des gens qui passent leur temps à récupérer le travail des autres voir même à rentrer sans vergogne dans des mechtas après avoir squatter les clés des portes frappées du message d’accueil «Vous êtes les bien venus ! ».

Ainsi va le spectacle... 

Face à la société de spectacle: après avoir connu une ruelle, on fait croire aux naïfs (el ghafline en arabe) qu'on connait tout le village, voire même sa culture en passant, le plus souvent, à côté du réel par la force de l’opportunisme et de la prétention.

Au final: l’âne a fini par se nourrir de l’orge tiré des sillons que le pauvre bœuf a labourés et que le subtil poète  Slimane Azem, achevé par l'exil, a mis en chanson dans "Ithimzine yekrez wezgar amek almi it ya3lef waghyul", "avant que le célèbre Idir ne lui emboite le pas sur le même sujet, en parlant cette fois-ci de l’ingratitude des hommes et de l'injure du temps.