Chronique de la figue, aliment de l'âme kabyle
Samedi 25 avril 2020 (Syat)- Le figuier, «Thamagh rousth » ou «Thanuk lets» en kabyle, est un des éléments constitutifs de l’âme kabyle. En s’implantant dans les montagnes, les enfants de laKahina, ont su assurer leur survie grâce à cet arbre, aux côtés du cerisier et de l’olivier.
Naguère, pas une maison kabyle ancienne sans jarres (Ikufeen) remplies à craquer de figues sèches (Inighman, thazarth ou ihvouven), que des mains «corrodées» par la terre, ont ramassées, une à une, pour les faire sécher ensuite sur des claies, sous le soleil de l’été qui leur donnait un parfum exceptionnel.
Beaucoup de savoir-faire et de patience dans ces besognes que nos mères et grands-mères ont exécutées, le plus souvent, dans la solidarité et l’entraide qui font d’elles, un trait saillant de leur organanisation sociale.
Le figuier, pour sa part, et dans la réciprocité, n’est pas ingrat en n’exigeant pas beaucoup de soins. Dans sa générosité, il offre à ses amoureux toute une variété : des vertes, des noires, des marrons et des jaunes dans des formes diverses et variées.
Le génie culinaire kabyle les savoure quand elles sont fraiches avec une texture de pois-chiches grillés (Arkul en parlé local).
Les montagnards les cueillaient dans des paniers en osiers, recouvertes de leurs feuilles pour leur assurer « longue » vie en attendant les festins de dégustation, souvent en famille.
Un jeu en prime...
Les enfants, toujours dans l’imagination créative, dans les villages, profitent de cette saison pour monter un jeu de figues appelé au village Taddert Oufella Oumalou, «Thavous Batt».
Le jeu consiste à flanquer un bâton sur une figue fraiche et à distance, les joueurs y lancent une feuille trouée de ce fruit, le but étant de la faire tomber la pointe du bâton, il fallait être un bon viseur. Ainsi la figue est gagnée.
Enfin, pendant le mois de Ramadhan, on rompt le jeûne au moment venu, avec une figue sèche.
Au petit déjuner, les figues séches, trempées dans de l'huile d'olives, séduisent les papilles, un véritable régal, surtout associées à la galette dure (Aghrum akuran). Comme quoi la figue est partout!
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