Billet: Le journalisme du sac et de la corde
La pensée s’était rangée pendant 30 ans du côté d’une seule vérité. Le système était bâti sur un terrain d’argile. La pensée: écrite, orale et visuelle, passait par un seul canal.Elle était unique.
Quelques années plus tard, après le montage de l’édifice, le poète Lounis, connu pour ses coups d’humeur et ses vers incisifs, bombardait, depuis son redoutable instrument de musique, à Ighil Baummas, la maison de verre:«Vous construisez sans fondations, le jour où la bâtisse s’écroulera, il ne resta de vous personne (…) ».
Sur le terrain de la libre expression, se dressait, dans l'éthique, un Hebdomadaire francophone qui parlait sans censure de l’actualité de l’Algérie « A.A», animé par une équipe de journalistes chevronnée et redoutable où figurait Tahar Djaout qui a passé du temps à «chercher des os », et à observer «Le fleuve détourné».
En face, un Canard, géant de la pensée systémique qui un certain avril
Pot de terre contre pot de fer: un jour, l’oncle ammi Ali du village Ighil Ouvarwak, s’est réveillé de bonne heure et disait à son épouse: «Je pars chercher des sardines au village voisin, le sardinier ambulant venant de Dellys est certainement déjà arrivé ». «Entre temps, veux-tu nous préparer de la galette ». Du fil à l’aiguille, chacun exécuta de son côté le programme convenu.
Au bout de quelques instants, l’homme,tout essoufflé revint. Dans ses bras:deux kilogrammes de sardines toutes fraîches enveloppées dans le papier journal du célèbre canard El-Moudjahid.
Les sardines étaient dans un état piteux, le papier a cédé.Triste aventure! Ce qui suscita l’ire de l’épouse et de s’écrier «Oh pauvre journal, pendant 30 ans, t’as pu supporter des tonnes de mensonges et te voila incapable d’acheminer à bon port quelques sardines!».
La caravane passe...
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