Autre souvenir: les mûres,le chat et la cheminée...
Mardi 7 juin 2022 (Salah-Yataghéne)- Un jour, j'apprenais dans la nostalgie, à l'issue du processus qui sied au déménagement, que la maison "bleue" de la Chignardière (commune de Saint Sornin-Vendée), lieudit lové entre terre et mer, à changé de mains non sans interpeller les bons souvenirs partagés dans ce lieu paradisiaque, à de nombreuses occasions, hiver comme été.
Lors de notre récente visite d'au revoir à cette maison, même le chat des lieux "ramené un jour par le vent", et pressentant le départ fatidique de son "maître" n'arrètait pas de se faire câliner aux pieds du locataire, en l'occurrence Yves-Marie. Le jeune chaton ne ferait pas partie du voyage, ai-je appris. Il gardera son statut de chat des champs et chassera des souris!
Un double Adieu dans le temps et l'espace!
Nous sommes en 2016, l’hiver approche. Les derniers légumes rescapés, tel le topinambour, remis au goût du jour, qui pour certains vendéens rappelle la « misère » des années 40, sont bientôt récoltés.
Du feuillage de toutes couleurs jonche le gazon jauni sur le gazon épars, parsemé de fardeaux de bois et autres branchages provenant de la taille des arbres … le propriétaire des lieux , Y.M, un «ancien citoyen du Monde d’Ath-Yani» comme il se plait à se définir, n’avait pas perdu son temps, des jours avant, à « toiletter » son jardin.
Un puits vieux comme le temps attendait généreusement qu'on le sollicite pour reprendre du service et arroser les jeunes pousses. Un dimanche, nous passions du temps dominical comme on dit ici "en compagnie" de la brouette pour apporter notre modeste et amicale contribution à ces travaux champêtres, dans le bonheur qui se dégageait de la petite maison Bleue, attachée...à l’âme de son adulé, qui lui apporte, vaille que vaille, les soins nécessaires.
Un double à Dieu au final!
Le soir, une vieille cheminée à la Kabyle renvoyait dans la salle, au décor berbère, chargé de souvenirs, une chaleur non loin de celle que décrivait Idir dans sa célèbre Avava Inouva. "La neige a bloqué les portes...la djemaa (village) rêvait du printemps, la lune et les étoiles hibernent...un tronc de chêne traverse l'âtre et réunit toute la famille autour d'un conte". Traduction approximative.
Derrière ce départ, des mûres (Thizwal) en fleurs ayant servi jadis au remplissage de pots de confiture, plusieurs années, et un beau figuier "deux saisons" "pleurent" leur avenir, car demain, pour eux, sera un autre jour.
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