AZul a Taddert

La Roche-sur-Yon 2 novembre 2016 (Salah)- Il y a 52 ans éclatait la guerre d’Algérie. C’était hier Les fils de la Toussaint. Là, nous parlions plutôt avenir. Les dégâts étaient sans appel des deux rives. Quand les armes parlent, la paix se tait et part meurtrie. Mais elle finit par rejaillir sur les décombres de la tragédie humaine.

Trois jours après, mais il y a 27 ans, elle partait juste au moment où les amandiers et cerisiers qu’elle avait plantés et suivis, commençaient à fleurir, plus tard à donner des fruits, comme elle les aimait voir, contempler et savourer.

Un matin d’hiver glacial où les stalactites  relièrent tuiles et sol et la poudreuse blanchissait les portes, elle se retira silencieusement du lit, le regard rivé sur ses enfants, alignés dans l’unique pièce, à ses côtés comme une poule à l’heure du grain, elle regardait si chacun d’eux avait un bout de couverture pour contrer le froid. Ils dormaient et profitaient des dernières minutes du sommeil avant d'emprunter le chemin de l’école.

Panser ses blessures...

Elle alluma un feu de bois dont les flammes et les crépitements se mêlèrent aux rêves des âmes sur lesquelles elle ne cessa de veiller et placer ses espoirs. Tant cela lui permit de panser ses blessures et de regarder l’avenir avec courage et sérénité.

Dehors, la neige reprenait ses états, la maison à l’apparence extérieure usée par le temps sortit de sa torpeur. Le village s’éveille, libère ses premiers volontaires pour « ouvrir » la route aux écoliers, les têtes pensantes de demain.

Elle reprit son courage, brava le froid, descendit le chemin de la fontaine, le traditionnel bidon d’eau sur le dos, la pente était raide, la tempête (terrible maladie) fit rage et rétrécit l’espoir de retour… Depuis, elle n’est jamais revenue...

Eternelle pensée de tes  enfants chère mère!

Ainsi elle partait sans murmures...