AZul a Taddert

La Roche-sur-Yon 5 janvier 2016 (Salah-Yat)- La traversée était longue voire dramatique à certaines étapes. Depuis que le célèbre écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri et bien d’autres quelques années avant (depuis 1949) ont fait sien le combat pour tirer de l’oubli la langue de la Kahina.

Une vague d’artistes, de militants culturalistes, de linguistes, de chercheurs, leurs avaient emboité le pas, ce qui a permis à chacun d’apporter sa petite pierre pour cet édifice commun que la femme kabyle a sauvé in extremis d'une mort certaine grâce à l’oralité. Quel bel investissement sobre et pertinent !

Deux expressions-emblème, résumant ce parcours, cimenté en revendication au Printemps berbère de 1980 émanent, de Mammeri qui n’a cessé de marteler: «Celui qui veut tamazight doit apprendre son écriture » et de Lounis Aït-Menguellet: «Avant, chacun la parlait(Ndlr:Tamazight)dans l’oreille de l’autre et aujourd’hui elle est dans les écrits pour que les dernières générations la trouvent ».

Belle page mais...

Belle page d’optimisme qui allait augurer une entrée en matière de cette langue mille fois millénaire en accédant, dans la douleur au statut de langue nationale. La pause aura duré  quelques années encore pour devenir officielle, a rapporté la presse algérienne de ce mardi 5 janvier 2016 dans le cadre du "dévoilement" de la nouvelle mouture de la constitution devant sceller le sort politique de l’Algérie de demain.

Cependant, " Pour que cette égalité entre les deux langues nationales soit effective et réelle, Said Chemakh, enseignant et chercheur en linguistique amazighe à l’Université de Tizi-Ouzou a estimé qu’il est nécessaire d’amender l’article 178 de ce projet de révision constitutionnelle en rajoutant tamazight, langue nationale et officielle, comme une constante nationale qui ne peut être atteinte par toute révision constitutionnelle à l’avenir ».

Légende: Au commencement, ces premières militantes de Tamazight...