Billet: Les suceurs d'os
EL-Djemaa-Oufella 28 décembre 2016 (CP)-La neige a bouclé les portes, profitant du silence des ventres vides. Dedans, la Vieille faisait le tour de l'unique chambre qu'éclairait sobrement une cheminée, mise à rude épreuve.Les enfants n'ont pas mangé, ils avaient faim "jusqu'à la mort" et ils "sont morts de faim", dixit le poète Lounis.
La Vieille prit une marmite qu'elle remplit d'eau (la mort dans l'âme) et mit sur le feu en glissant dedans, quelques cailloux pour simuler la cuisson d'un repas face à la naïveté des gamins, qui luttaient contre le sommeil.
L'eau bouillit et fit entendre le bruit "de pommes de terre" mais qui ne cuiront jamais jusqu'à ce que ces derniers, tordus de patience et de fatigue, plongent dans le lit, sous les yeux peinés de leur maman.Mais c'est dans ces milieux que l'adage disait "la misère fait grandir les hommes". Ainsi, étaient les Jours de Kabylie...
Chaleur maternelle quand tu nous berce!
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