AZul a Taddert

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Anniversaire Avril 80: de l'Oued-Aïssi à Hasnaoua

La Roche-sur-Yon 20 avril 2018 (Syat)-De l’Oued Aïssi à Hasnaoua, le bus fit escale à M’douha. Objectif: embarquer des militantes actives du Mouvement culturel berbère (MCB). Hasnaoua est un petit village hospitalier, perché sur une colline avec un regard vertigineux dans la vallée, communément appelée la Cuvette pour ses chaleurs torrides l’été, au sud de la ville des Genêts, capitale du Djurdjura. Mais là n’est pas le but de la chronique.

 

C’est plutôt la générosité et la fierté de cette bourgade, du reste bien éclairée par sa dynamique association Tafat (Lumière) d’avoir donné son nom à l’université de Tizi-Ouzou,célèbre pour sa «révolution d’avril 1980 » avant d’épouser le nom de l'historique écrivain Mouloud Mammeri qui fut instigateur et grand timonier.

 

Nous parlions Printemps ou Mouvement culturel berbère puisque nous sommes à la veille de ses 38 ans, un anniversaire qui dit long sur les parcours des artisans de cette révolte populaire qui a réussi à faire trembler un ciel de plomb, tombeau des hirondelles.

 

Que sont-ils devenus, quel âge ont-ils et que pensent-ils ? Avoir 20 ans en 80, c’est aujourd’hui la presque soixantaine, l’âge dit de la retraite et du retour au calme. Les vivants encore, contempleraient ce souvenir de jeunesse au rythme d’un pas dans le village et d’un autre dans la ville, avec des virées nostalgiques dans les jardins pour apprécier le devenir des graines.

 

Pour les autres, huppés  par le Vivre ailleurs pas forcément "pour une vie meilleure", le plus souvent la mort dans l’âme, tenteraient de suivre tant bien que mal la récolte de la semence qu’ils ont jetée a poignée aux sillons, pour faire entendre leur voix.

 

Dans ce repas fait en commun:ouvriers, étudiants, chômeurs, lycéens, militants, hommes, femmes, enfants, chacun mit du sien  pour faire preuve de la devise chère aux Montagnards qui préfèrent "se briser que de se rompre".  

 

Ani dhakun "Où êtes-vous?"  

 

Ce fut une éclatante preuve d’une Kabylie unie dans la fraternité et la fierté de demeurer sur les chemins des aînés. La conférence de Da el Mouloud Ath Maammar a su passer entre les mailles de l’adversité pour porter plus loin dans les champs, les graines fertilisantes d’un printemps "Tafsut", qui reste aujourd’hui nostalgique à toutes ses fleurs.

 

Le "Comité antirépressif", les bus "détournés" par des lycéens vers Hasnaoua pour être de la partie, des "cours de berbère clandestins" à l’amphi C, les "distributeurs de tracts subversifs", le pavoisement de l’enceinte universitaire aux slogans revendiquant "l’Identité amazigh et les Libertés démocratiques", les "actions d’intox sur le mouvement", "Les 24 détenus", les "arrestations", les "blessures", "l’Assemblée générale des étudiants post-assaut" avec feu Abdelhak Brarhi, Ministre de l’enseignement supérieur…

 

Telles sont les quelques séquences douloureuses gravées éternellement dans la mémoire des générations qui les ont vécues et que le rebelle Matoub Lounas a synthétisées sagement dans sa célèbre chanson «Yahzen el-Oued Aïssi » ou Triste est l’Oued-Aïssi, un des lieux emblématiques de la révolte.

          

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"Avant chacun la parlée à l'autre(langue berbère),aujourd'hui

c'est sur le papier". Dixit Lounis Aït-Menguellet 



17/04/2018
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