AZul a Taddert

AZul a Taddert

Une pensée simple: Regard d’un ado au village

Taddert 31 janvier 2017 (Salah Yataguène)-Les peuples qui disparaissent vite sont des peuples qui ont «perdu» la mémoire. Le village compte, dans l’amertume, l’éclipse, une à une, de ses étoiles. L'espace d’un cortège ou d’une cérémonie funèbre, la mémoire nous revient et nous interpelle, pour quelques temps, peut-être, le temps d’essuyer ses larmes et de se dire «hélas la mort fait partie de la vie!».  

 

Da Mohand Saïdh (de son vrai nom Sekbadji  vient d’être ravi aux siens et à tout Taddert, un des derniers rescapés de la Traversée de Mammeri, à la recherche du pain de la métropole, chassé par le chômage des premières années de l’Algérie indépendante.

 

D’autres figures, aujourd’hui «effacées" du paysage mais non moins présentes dans les cœurs, l’ont précédé dans les garages Renault et Peugeot. Ils avaient tous à cœur Taddert auquel ils consacraient une partie de leur paie, sous forme de cotisation au profit du bien commun.

 

Ou juste sentir le parfum des amandiers

 

Quand la France les libère de leurs vacations professionnelles, ils y reviennent l’un derrière l’autre, chérir cette terre qui les a enfantés et façonner leur âme. Ainsi, Da Mohand Saidh Sekbadji fait de ses retours parmi les siens, une bouffée d’oxygène et un bonheur de renouer avec la terre au travers de ses fréquentes descentes dans ses champs qui pour planter un cerisier, qui pour tailler un arbre ou tout simplement sentir le parfum des amandiers.

 

Partisan acharné de l’effort et homme de bravoure, da Mohand a marqué son retour définitif au bercail, après une retraite bien méritée, par un investissement inlassable qui a pu stimuler les nouvelles troupes qui gèrent le destin de Taddert. Les nombreux témoignages de reconnaissance le concernant, glanés sur la toile en sont une preuve irréfragable car ça vient du fond du cœur et donc à la fois pathétiques et sincères.

 

 Da Mohand est passé par là...pour un avis (Crédit LNI)

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Au comité du village, il ne cessait pas d’assener « travaillez, prenez de la peine... ». Il faisait part de son expertise d’usage sur tous les  travaux d’intérêt commun. Il se voyait comme cette dernière branche qui tombe sans bruit et part avec le sentiment d’avoir servi et marqué ceux qui l’ont connu et aimé.

 

Mes sincères condoléances à Nna Ouiza (son épouse) et à ses enfants  Idir, Mustapha, Zyad et Saliha. 

Paix à ton âme Da Mohand !   

     

 

                 

 



31/01/2017
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