AZul a Taddert

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Récit: Les mûres, le chat et la cheminée-(version en hommage à Idir)

Samedi 13 juin 2020 (Salah-Yataghéne)- J'apprenais dans la nostalgie, à l'issue du processus qui sied au déménagement, que la maison "bleue" de la Chignardière (commune de Saint Sornin-Vendée), lieudit lové entre terre et mer, à changé de mains non sans interpeller les bons souvenirs partagés dans ce lieu paradisiaque, à de nombreuses occasions, hiver comme été.

Lors de notre récente visite d'au revoir à cette maison, même le chat des lieux "ramené un jour par le vent", et pressentant le départ fatidique, n'arrétait pas de se faire caliner au pieds du locataire, en l'occurence Yves-Marie. Le jeune chaton ne ferait pas partie du voyage, ai-je appris. Il gardera son statut de chat des champs et chassera des souris!   

Nous sommes en 2016, l’hiver approche. Les derniers légumes rescapés, tel le topinambour, remis au goût du jour, qui pour certains vendéens rappelle la « misère » des années 40, sont bientôt récoltés, des feuilles de toutes couleurs jonchent le gazon jauni, parsemé de fardeaux de bois et autres branchages provenant de la taille des arbres  … le propriétaire des lieux, Y.M, un «ancien d’At-Yani » comme il se plait à se définir, n’avait pas perdu son temps, des jours avant, à « toiletter » son jardin. Un puits vieux comme le temps attendait gnéreusement qu'on le sollicite pour reprendre du service et arroser ls jeunes pousses. 

Dans la pensée de Idir...

Un dimanche, nous passions du temps dominical comme on dit ici "en compagnie" de la brouette pour apporter notre modeste et amicale contribution à ces travaux champêtres, dans le bonheur qui se dégageait de la petite maison Bleue, attachée...à l’âme de son locataire qui lui apporte, vaille que vaille, les soins nécessaires.

Le soir, une vieille cheminée à la Kabyle renvoyait dans la salle, au décor berbère, chargé de souvenirs, signe d'une forte amitié avec la rive gauche, une chaleur non loin de celle que décrivait Idir dans sa célébre Avava Inouva. "La neige a bloqué les portes...la djemaa (village) réve du printemps, la lune et les étoiles ibernent...un tronc de chêne traverse l'âtre et réunit toute la famille autour d'un conte". Traduction approximative.  

Derrière ce départ, des mûres (Thizwal) en fleurs ayant servi jadis au remplissage de pots de confiture, plusieurs années, et un beau figuier "deux saisons" "pleurent" leur avenir, car demain, pour eux, sera un autre jour. A dieu la Chignardière! sur la   banquette empiérrée, haut lieu d'accueil de la maison . 



13/06/2020
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