AZul a Taddert

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Le vieux, l'hirondelle et le printemps (suite et fin)

Paris 1er janvier 2017 (CP)-Fin de notre histoire. Durant tout le reste de l’été, il leva souvent les yeux pour tenter d’apercevoir et de reconnaitre sa petite protégée parmi les hirondelles qui survolaient sa maison. Septembre et ses premiers frimas. Les hirondelles se ressemblaient par milliers avant d’entreprendre leur long voyage qui les conduirait vers des contrées plus clémentes pour y passer l’hiver.

 

L’une d’entre-elles paraissait s’obstiner à tourner au dessus de la maison du vieux, s’approchant souvent, parfois jusqu'à frôler de ses ailes.C’était peut-être Fifi venant de dire à sa manière un dernier adieu à son bienfaiteur et ami… Décembre et sa froideur…C’était la veille de Noël.La nuit n’était pas encore tombée, le vieux Fidèle toujours seul était bien triste. Un bruit bizarre attira soudain son attention.

 

On aurait dit comme de petits coups frappés contre la vitre. Intrigué, le vieux s’approche et; surpris, entrevit un petit oiseau noir au ventre blanc, battant des ailes contre le carreau cherchant manifestement à pénétrer dans la pièce. Fifi: aucune erreur n’était possible. D’une main légèrement tremblante il ouvrit la croisée pour accueillir son amie car c’était bien elle en effet. La boîte à épices était toujours à la même place.

 

Fifi tremblante de froid et de faim s’en souvint sans doute et s’y rendit d’elle-même.Fidèle ignorait par quel miracle la petite hirondelle avait renoncé à suivre ses compagnes pour revenir vers lui au prix d’efforts inimaginables. Tout à son bonheur, il renonça à éclaircir ce mystère. Il serait bien temps plus tard…Comme elle est joyeuse et gaie la maison du vieux en cette soirée de Noël.

 

Derrière l'hiver, le printemps...

 

Ce même jour au village, à la ferme des Ait-El-Caid, Said, le père, rentrait chez lui après une journée de labeur passée au douar voisin. Il pénétra dans le vaste séjour où flambaient joyeusement quelques bûches dans la vieille cheminée rustique.Sur un coin de la grande table, Ouiza, sa femme était occupée à éplucher quelques légumes pour la soupe du soir.

 

L’entendant entrer, elle leva la tête: -Bonsoir Ayam ghar, ferme vote la porte derrière toi pour ne pas laisser partir la chaleur…

- Bonsoir Atham gharth, ne t’inquiète pas pour la chaleur.L’hiver tire à sa faim, tu peux me croire…-Tu déraisonnes encore…Il vient à peine de commencer.

- C’est ce que tu imagines, mais moi, ce soir je peux t’affirmer que le printemps est proche.

-Je suis né dans la campagne et nous autres paysans on sait comprendre et interpréter les signes que la nature nous envoie et la nature ne se trempe jamais!

-C’est pourtant la vérité, je te promets. Tout à l'heure en passant par le chemin qui borde la maison du vieux Castro, tu me croiras si tu veux, mais je peux te jurer, j’ai vu passer la première hirondelle!

 

 

Légende: L'hirondelle rustique. Crédit Yvon Toupin

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02/01/2017
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