AZul a Taddert

La Roche-sur-Yon 17 juin 2016 (Syat)-Pendant ce mois sacré de ramadhan, la vie au village baigne dans une atmosphère paradoxale:une journée d'abstinence dictée par la foi et une soirée de tous les mets et plaisirs de l'estomac, le tout enrobé dans des veillées conviviales avec les amis et voisins. Le cercle familial s'agrandit, les valeurs de l'entraide et de la solidarité reprennent le dessus et remettent une couche sur la cohésion sociale. 

D'autres ingrédients, pratiquement absents toute l'année des habitudes culinaires des familles, refont surface et pèsent sur les circuits de résistance à la faim, le ramadhan n'est pas que ça bien entendu. Il s'agit du petit au lait caillé, des raisins secs et du couscous qui doivent boucler les estomacs avant le levée du jour. 

Les vaches étant pratiquement quasi absentes de nos "alpages" à l'exception des bouquetins lâchés par milliers autrefois sur les pics du Djurdjura, pas loin du lac Bouswel, du temps où les Barbus se terraient dans les villes, le jeûneur doit se rabattre sur la sachet de lait pasteurisé pour faire lui-même son lait caillé. 

Le raisin sec, fruit des bourses grasses, doit par contre survoler les yeux des passants. Quant au couscous, plat noble des montagnards, si on en fait pour un il y a à manger pour dix. Ainsi allaient les journées de ramadhan autrefois. 

Saha Fturkum