AZul a Taddert

AZul a Taddert

Chanson/Atmani: "kfan lahdur dhayni"...

Samedi 30 janvier 2021 (S-Yat) - Il n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour décrire le marasme et la situation ambiante dans lesquels se débattent les Kabyles dont il tire ses racines. Du haut du Djurdjura, au juste à Zaknoun(Oucifs) son village natal et berceau du célèbre poète Mohammed Benhanafi, Atmani qui bouclait il y a 2 ans ses 50 ans de carrière fustige la morosité des instants présents avec des mots crus et corosifs, saisissants voir parlants pour tous.

Dans « Kfan lahddur dhayani », le chanteur décrit avec des mots simples et incisifs le quotidien local, la mal vie des montagnards qui ne trouvaient de solutions que de noyer leur chagrin dans la « boisson ». Yefghagh la3thav arthissith. « En fin de notre labeur nous avons eu droit à la boisson (alcool s’entend) ».

Cri de désespoir…

Désespoir et mysticisme plombent cette belle chanson aux tournures dures et impersonnelles ne plaidant pas pour des lendemains meilleurs tant que le cri de Atmani « Oh atakvaylith aklagh nchakh dhi tissith » se veut être un appel du cœur pour pester sur cette « rivière convuslsive qui nous charrie vers le haut », sacré destin !

Bio-press

De son vrai nom Aït Atmane M’hamed, le chanteur Atmani, « Dda Hamiche » pour les intimes, est né le 11 septembre 1945. Enfant unique et orphelin de père dès son jeune âge, il a vécu une enfance rigoureuse qu’il décrira, notamment, dans sa chanson Trebayi-d lmahna. Marié à l’âge de 24 ans, il est père de sept enfants. Il s’initie très tôt à la clarinette, puis à l’harmonica, avant d'embrasser la pasion pour la guitare.

De 1965 à 1967, il est hospitalisé au sanatorium de Sidi Beloua. Durant ce séjour, il composera ses deux premières chansons intitulées "Tebghidiyi, bghighkem" et a "Rebbi sled a kehkugh".
En 1968, il passe avec ses amis de l’époque, Slimani, Dalil Omar et Habib Mouloud, dans l’émission « Les chanteurs de demain », diffusée par la Chaîne II.

« Je suis élevé par la souffrance »

A la radio, sa chanson, Trebayi d lmahna, conquiert vite un large public, et dans les années qui suivirent, il écume les grandes salles de spectacles d’Alger. Dans la foulée du Printemps berbère de 80, Atmani, accompagné de ses deux enfants, Lakhdar et Nordine, met du sien dans le combat identitaire.

aitabdelli2Légende: la chanson du Grand virage montagnard

 

 

 

 



30/01/2021
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 130 autres membres